En ce début avril, dans la région parisienne, les colonies d’abeilles sont en pleine reprise d’activité après l’hiver. Après une période hivernale où la colonie est restée en grappe pour maintenir la chaleur autour de la reine, les abeilles commencent à se disperser et à sortir de la ruche dès que les températures dépassent environ 12-14°C. Les ouvrières commencent par faire un grand nettoyage de printemps dans la ruche (évacuation des déchets et des abeilles mortes durant l’hiver).
Elles font aussi leurs « vols de propreté » pour ne pas souiller la ruche. Les butineuses sortent pour chercher du nectar, mais aussi du pollen, leur source de protéines pour pouvoir produire de la gelée royale en grande quantité. C’est avec cette gelée qu’elles vont nourrir les larves de plus en plus nombreuses, car la reine a augmenté sa fréquence de ponte avec les beaux jours (jusqu’à 2 000 œufs par jour). Les butineuses étaient sur les fruitiers précoces comme les pruneliers, mais aussi les saules marsault, les muscaris et les crocus. Elles vont maintenant se tourner vers les lauriers des haies (Prunus laurocerasus) très communs autour de chez nous et les marronniers d’inde (Aesculus hippocastanum), grand pourvoyeur de pollen sur Paris en cette saison. Avec la chaleur et la nourriture, la population augmente rapidement dans la ruche. Les ouvrières s’activent à l’intérieur : nourrices, ventileuses, cirières (construction des rayons), etc. La colonie se prépare doucement à l’essaimage (formation d’une nouvelle colonie), qui arrive souvent en mai. Pour l’apiculteur, il faut surveiller d’un côté l’essaimage et de l’autre la météo, car la colonie a de nombreuses bouches à nourrir et une période de mauvais temps prolongée ralentirait fortement la croissance de la colonie et sa production de miel.