Le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) est un petit passereau célèbre pour son chant envoûtant. Son nom vient du latin Luscinia (rossignol) et megarhynchos (grand bec). On l’associe souvent à la poésie et à la musique en raison de son chant unique. Son apparence physique est plutôt quelconque, il a un plumage discret brun-roux sur le dos, avec une teinte plus claire sur le ventre. Il a de grands yeux foncés qui lui donnent un air attentif. Il n’est pas très gros, il fait environ 16 cm de long, avec une envergure de 25 cm, et pèse entre 16 et 22 g. Mais il est surtout connu par son chant exceptionnel !
Pourquoi chante-t-il la nuit ?
Le rossignol mâle chante surtout à la tombée de la nuit et à l’aube pour marquer son territoire et attirer une femelle. Son chant est un mélange de notes longues, de trilles et de sons purs, souvent répété avec variations. Il a comme particularité l’habitude de chanter de nuit comme de jour, mais surtout, son répertoire dépasse les 200 motifs différents ! Il apprend son chant par imitation, mais il le perfectionne avec l’âge.
Où trouve-t-on le rossignol ?
On le trouve en Europe, en Afrique du Nord et en Asie de l’Ouest. Il aime les forêts denses, les haies, les buissons et parfois les parcs urbains. Je l’entends souvent à côté de points d’eau. C’est un oiseau migrateur, il passe l’hiver en Afrique subsaharienne. Il revient en Europe au printemps, vers avril-mai, pour nicher et se reproduire. Son régime alimentaire est essentiellement insectivore : il mange des coléoptères, des fourmis, des araignées et des larves. Il le complète parfois avec des baies et des fruits en automne. La parade nuptiale du mâle est son chant, il attire les femelles par son chant nocturne. Si elle est séduite, elle s’installe sur son territoire. Le nid est construit par la femelle, souvent au sol ou près d’un buisson. Elle pond 4 à 6 œufs qu’elle couve pendant environ 13-14 jours. Les oisillons quittent le nid au bout de 10 jours, mais restent dépendants des parents encore 2 semaines.
Quelles sont les menaces qui pèsent sur les rossignols et quelles mesures de conservation prend-on ?
Les menaces principales sont la destruction des habitats (urbanisation, agriculture intensive), mais aussi, le changement climatique qui perturbe ses cycles migratoires. Et bien sûr, comme pour tous les insectivores, la diminution des insectes (sa principale source de nourriture) est un facteur préoccupant. En ce qui concerne son statut de conservation, l’espèce n’est pas menacée à l’échelle mondiale, mais ses effectifs déclinent localement.
La symbolique et le mythe autour du rossignol
Le rossignol est un oiseau inspirant, c’est une véritable source d’inspiration depuis des siècles, tant en littérature qu’en mythologie et en musique. C’est un symbole de poésie, d’amour et de mélancolie dans de nombreuses cultures. Il apparaît notamment dans les poèmes de Victor Hugo, Keats et Shakespeare, mais aussi dans les légendes persanes et arabes et dans des chansons et opéras (comme Le Chant du Rossignol de Stravinsky).
Dans la mythologie grecque, Philomèle est une princesse athénienne qui est transformée en rossignol par les dieux après avoir subi des atrocités de la part de Térée, le mari de sa sœur Procné. Selon Ovide (Les Métamorphoses), son chant nocturne exprime son chagrin éternel. Dans la poésie persane (notamment chez Hafez et Rûmî), le rossignol (bulbul) est souvent associé à l’amour passionné. Il est décrit comme un amant éperdu de la rose, chantant son amour pour elle malgré ses épines. Ce symbolisme représente l’amour mystique et spirituel, où le rossignol (l’âme humaine) aspire à s’unir à la rose (Dieu ou la vérité absolue). On trouve aussi des rossignols dans la littérature occidentale. Dans Roméo et Juliette de Shakespeare, Juliette distingue le chant du rossignol de celui de l’alouette pour retarder la séparation avec Roméo :“It was the nightingale, and not the lark.” (C’était le rossignol, et non l’alouette.). Le rossignol symbolise ici l’amour et la nuit protectrice, tandis que l’alouette annonce l’aube et la séparation. Pour John Keats qui a écrit Ode to a Nightingale (1819), un des poèmes les plus célèbres sur le rossignol. Keats y voit un symbole de l’immortalité de l’art et du chant, contrastant avec la mortalité humaine : « Thou wast not born for death, immortal Bird! » (Tu n’es pas né pour mourir, oiseau immortel !). Victor Hugo dans Les Contemplations évoque le rossignol dans ses poèmes, l’associant à l’inspiration poétique et à la mélancolie. Par exemple, dans Les Rayons et les Ombres : « L’âme du poète est pareille au rossignol qui chante dans l’obscurité. ». Christian Andersen écrit un conte intitulé Le Rossignol (1843). Dans ce conte, un empereur chinois préfère un rossignol mécanique à un véritable rossignol, mais il comprend trop tard la valeur du chant naturel. Ce récit critique la superficialité et le matérialisme au détriment de l’authenticité et de la beauté naturelle.
Dans la musique et l’opéra, Igor Stravinsky écrit Le Chant du Rossignol (1914). Le chant du rossignol symbolise la vie et l’émotion sincère dans cet opéra inspiré du conte d’Andersen. D’autres œuvres musicales lui sont aussi consacrées comme « Nightingale » de Yanni (instrumental inspiré du chant du rossignol) ou « A Nightingale Sang in Berkeley Square » (chanson de jazz, 1939) : chanson d’amour associée au chant du rossignol la nuit. Le rossignol incarne donc l’amour, la poésie, la mélancolie et l’inspiration artistique à travers les âges et les cultures.
Bien sûr, on a évoqué les hirondelles qui sont un symbole des oiseaux migrateurs .
L’Hirondelle rustique
L’Hirondelle rustique (Hirundo rustica) est une espèce d’oiseau migrateur appartenant à la famille des Hirundinidae. Les hirondelles rustiques sont de petits oiseaux d’apparence élancés avec un plumage distinctif. Leur dos est bleu-noir, leur gorge et leur poitrine sont rouges, et leur ventre est blanc. Elles ont une longue queue fourchue. Elles sont répandues dans le monde entier, à l’exception de l’Antarctique. Elles préfèrent les habitats ouverts comme les prairies, les champs et les zones rurales, souvent près des habitations humaines. Elles sont connues pour leurs longues migrations. Elles passent l’été dans les régions tempérées de l’hémisphère nord et migrent vers l’Afrique, l’Asie du Sud et l’Amérique du Sud pour l’hiver. En effet, leur alimentation étant principalement à base d’insectes volants, qu’elles attrapent en plein vol, elles ne seraient pas capables de passer l’hiver sous nos latitudes. Leur régime alimentaire comprend des mouches, des moustiques et d’autres petits insectes. Les hirondelles rustiques construisent des nids en forme de coupe à partir de boue et de matériaux végétaux, souvent sous les avant-toits des bâtiments ou dans d’autres structures artificielles. La femelle pond généralement 4 à 6 œufs, qui éclosent après environ deux semaines. Sans les constructions humaines, elles ont besoin de grottes ou de surplombs rocheux bien développés, mais nous avons pris l’habitude de vivre avec elles en milieu rural surtout grâce à leur capacité de colonisation des étables, écuries et autres bâtiments ouverts. Elles sont souvent vues en groupes, volant ensemble pour se nourrir ou migrer. Leur vol est rapide et agile, avec de fréquents changements de direction. Bien que les populations d’hirondelles rustiques soient généralement stables, elles peuvent être affectées par la perte d’habitat, les changements climatiques et la diminution des populations d’insectes.
Les hirondelles rustiques ont une riche symbolique et sont présentes dans de nombreuses mythologies et cultures à travers le monde. D’un point de vue général, les hirondelles sont vues comme le renouveau de chaque printemps. En raison de leur arrivée au printemps dans de nombreuses régions, les hirondelles sont souvent associées au renouveau, à la renaissance et au retour de la vie après l’hiver. Mais elles sont aussi symbole de liberté et de voyage. Leur capacité à parcourir de longues distances lors de leurs migrations les associe à la liberté, au voyage et à l’aventure. De façon plus abstraite, elles symbolisent le bonheur et la chance. Dans de nombreuses cultures, les hirondelles sont considérées comme des porte-bonheur. Leur présence autour des maisons est souvent vue comme un signe de prospérité et de bonheur. Dans la mythologie grecque, les hirondelles sont associées aux dieux et aux déesses. Par exemple, elles sont liées à Aphrodite, la déesse de l’amour, en raison de leur beauté et de leur grâce. Elles sont également mentionnées dans les mythes concernant Procné et Philomèle, où elles sont transformées en oiseaux pour échapper à la colère des dieux. Dans la mythologie nordique, les hirondelles sont parfois associées aux Valkyries, les guerrières qui choisissent les morts au combat et les emmènent au Valhalla. Leur vol rapide et agile est vu comme un signe de protection et de guidance. En Chine, les hirondelles sont souvent représentées dans l’art et la littérature comme des symboles de printemps, de bonheur et de fidélité conjugale. Leur retour annuel est célébré comme un signe de continuité et de stabilité. Dans certaines cultures amérindiennes, les hirondelles sont vues comme des messagères entre le monde des esprits et le monde des vivants. Leur capacité à voler haut dans le ciel les associe à la communication avec les ancêtres et les divinités. Dans le christianisme, les hirondelles sont parfois associées à la résurrection et à la vie éternelle en raison de leur retour annuel après une longue absence. Elles sont également mentionnées dans la Bible comme des exemples de protection divine.
Ces significations et associations montrent à quel point les hirondelles rustiques ont marqué l’imaginaire humain à travers les âges et les cultures. Leur présence dans les mythes et les symboles témoigne de leur importance dans la nature et dans la vie des hommes.
Mais pour les apiculteurs, on attend les martinets noirs dont l’arrivée et le départ concordent avec la saison de reproduction des abeilles. Au sud de la Loire et dans les pays méditerranéens comme l’Espagne, l’Italie, la Grèce, … les guêpiers mangent des insectes, dont les mâles d’abeilles, rassemblés dans les congrégations.
Chez Bee Planète, nous créons des habitats favorables aux oiseaux migrateurs comme le rossignol et l’hirondelle. Protéger ces espèces, c’est agir pour toute la biodiversité.
