L’apiculture en entreprise est une tendance croissante, alliant la préservation de l’environnement, la responsabilité sociale, et la création de produits locaux. Dans cet article, nous allons évoquer le processus d’installation d’une ruche au sein de votre entreprise, les bénéfices et des conseils pratiques pour une intégration réussie.
Est-ce que c’est compliqué d’avoir une ruche entreprise ?
Non, c’est très simple !
Nous commençons par vous rendre visite sur votre site pour que l’on choisisse ensemble le meilleur endroit pour poser votre ruche d’abeilles. Il peut s’agir d’un toit, d’une terrasse, d’un balcon, d’un jardin, d’un patio et même d’un parking. Une colonie d’abeilles dans une ruche ne nécessite pas beaucoup de place pour s’épanouir.
Pour vous représenter l’espace occupé par une ruche posée sur un pied, vous pouvez utiliser une simple chaise.
Nous allons simplement vérifier que l’installation des abeilles ne gênera pas une sortie de secours ou un point de rassemblement. Nous vérifions également que l’accès pour nos visites puisse se faire en toute sécurité.
Nous allons aussi prendre en compte la possibilité d’organiser des événements autour des abeilles avec vos collaborateurs / clients / enfants… pour choisir avec vous l’emplacement qui correspond le mieux à vos attentes et votre communication interne et externe. Grâce à toutes ces informations, nous prendrons ensemble une décision quant à l’emplacement de votre rucher.
Ensuite, nous nous occupons de tout !
Que dit la loi ?
C’est le Code rural qui s’applique. Nous allons donc regarder la distance de la ruche avec les voies publiques et les voisins. Si vous n’êtes pas propriétaire des lieux, il vous suffira d’informer le propriétaire de votre intention d’accueillir des abeilles.
Quels sont les avantages d’une ruche en entreprise ?
Installer une ruche d’abeilles en entreprise présente plusieurs avantages, à la fois pour l’environnement, la communauté locale et l’entreprise elle-même.
– Promotion de la biodiversité : Les abeilles jouent un rôle essentiel dans la pollinisation des plantes, ce qui contribue à la biodiversité et à la santé des écosystèmes locaux.
– Augmentation de la pollinisation : La présence d’abeilles peut augmenter la pollinisation des plantes environnantes, ce qui peut améliorer la production de fruits et de légumes dans la région.
– Sensibilisation environnementale : Une ruche en entreprise peut sensibiliser les employés et les visiteurs à l’importance des abeilles et de la protection de l’environnement.
– Responsabilité sociale : L’installation d’une ruche montre l’engagement de l’entreprise envers la durabilité et la protection de l’environnement, ce qui peut améliorer son image de marque.
– Favoriser la production de miel local : Certaines entreprises peuvent récolter et vendre le miel produit par leurs abeilles, ce qui peut être une source de revenus ou une opportunité de mécénat pour des projets locaux.
– Création d’un environnement de travail agréable : La présence de ruches peut ajouter une touche de nature à l’environnement de travail, ce qui peut améliorer la satisfaction des employés.
– Possibilité de programmes éducatifs : Les entreprises peuvent organiser des programmes éducatifs pour leurs employés, leurs familles et la communauté locale, ce qui renforce les liens et sensibilise à la protection des abeilles.
– Aide à la régénération urbaine : Les ruches en entreprise peuvent contribuer à la régénération d’espaces urbains en soutenant la croissance de la végétation et de la faune.
Il est essentiel de tenir compte que l’installation de ruches en entreprise nécessite une planification adéquate, une gestion compétente des abeilles et une compréhension des besoins spécifiques de ces insectes. Il est également important de se conformer aux réglementations locales en matière d’apiculture.
Comment Prendre Soin des Abeilles Tout au Long de l’Année ?
- Location des ruches et démarches administratives
Les ruches que nous installons dans les entreprises sont en location. Nous en restons propriétaires et nous faisons toutes les démarches administratives légales. C’est-à-dire que nous déclarons et assurons les ruches.
- Soins saisonniers aux abeilles
Et nous nous en occupons toute l’année. Nous adaptons la fréquence de nos visites aux besoins des abeilles et de la saison. Nous passons souvent de mars à juillet environ tous les 15 jours et tous les mois, mois et demi d’août à février. Nous contrôlons régulièrement les colonies d’abeilles. De leur croissance au printemps, leur apogée avec la récolte en été, leur décroissance en automne et leur timide redémarrage en fin d’hiver. Nous les accompagnons à chaque étape.
L’automne est la saison des prédateurs des abeilles que ce soit les frelons européens, les frelons asiatiques, les guêpes, les varroas. Nous vérifions que la colonie a suffisamment de réserves pour se nourrir.
Les abeilles d’hiver sont pondues en automne, elles doivent être en pleine forme pour réchauffer la reine, toute la colonie et les réserves. L’hiver, nos passages se limitent à soupeser la colonie et à ajouter de la nourriture si besoin. Un contrôle de la fixation du toit de la ruche est une bonne idée, car c’est en hiver que nous avons les plus belles tempêtes et le toit des ruches peut se soulever et s’envoler en cas de grand vent. Nous sanglons le toit au reste de la ruche pour éviter ce genre de désagrément. Sans le toit, les abeilles seraient exposées à la pluie et au froid. La chaleur produite par les abeilles monte et celles-ci maintiennent 25°C pendant les périodes sans couvain (ce sont les abeilles en développement = œufs, larves, nymphe) et 34°C lorsqu’il y a des abeilles en cours de développement du couvain.
Au printemps, nos visites s’intensifient et nous commençons par poser les hausses. Ces éléments seront remplis de miel par les abeilles au cours de la saison.
À cette période, la reine pond et la colonie se développe. La reine peut pondre jusqu’à 2000 œufs par jour, à ce rythme la ruche se remplit d’abeilles. C’est maintenant le moment de l’essaimage.
- L’essaimage et la division de la colonie
L’essaimage est le mode naturel de division de la colonie ; la moitié des ouvrières de la colonie sort de la ruche accompagnée de la reine et se pose à proximité pendant 24/48h, pour partir ensuite coloniser une cavité quelconque (une ruche vide, arbre creux) pour fonder une nouvelle colonie. On peut observer un gros nuage d’abeilles en vol qui émet un fort bruit de bourdonnement. Cette étape de la vie des abeilles peut être impressionnante pour des non-apiculteurs, mais c’est un phénomène naturel : leur manière de se reproduire.
Afin de limiter un maximum l’essaimage, nous prélevons des cadres remplis d’abeilles et nous les remplaçons par des cadres vides pour baisser la pression en abeilles à l’intérieur de la colonie. Ainsi la « fièvre d’essaimage » est réduite au maximum, puis la saison avance et les abeilles n’ont plus la tête à se reproduire, mais à engranger des réserves pour passer l’hiver.
- Récolte du nectar et du pollen
Suivant la saison et leur lieu d’habitation, les abeilles récoltent du nectar et le pollen. À Paris et en banlieue, elles commencent par du pissenlit récoltable sur des prairies. Vous vous dites certainement que cela n’existe pas sur Paris ! Mais la partie enherbée du tramway en est une par exemple.
Et un « gazon non uniforme » peut aussi contenir ces pissenlits.
Plus tard dans la saison, ce même gazon aura une floraison de plantain et de trèfle.
Les arbres prendront le relais, les marronniers sont pauvres en nectar, mais ils fournissent une importante source de pollen aux abeilles. Le pollen est leur source de protéines. Grâce à ce qu’elles mangent, les abeilles seront à même de produire de la gelée royale, de la cire et du venin. Il leur faut des protéines pour produire ces substances. Et elles consomment du miel comme carburant.
- Récolte du miel
La saison va se terminer avec la récolte. Nous retirons les hausses posées en mars et nous les transportons dans notre miellerie ou nous allons extraire le miel par centrifugation et le mettre en pot. Nous collons les étiquettes et nous livrons la production en pot étiqueté.
D’où viennent les abeilles des ruches en entreprise ?
Nous élevons des abeilles et nous avons des colonies qui vivent à l’année dans nos ruchers de production. La veille du jour de l’installation, il nous suffit d’attendre que toutes les abeilles soient réunies dans la ruche et de fermer la porte. Soit lorsque la nuit tombe (elles rentrent toutes dans la ruche avant la nuit) soit lorsqu’il fait moins de 12 ° c (elles ne sortent pas s’il fait trop froid).
On transporte alors la ruche dans la voiture. Le lendemain, la colonie arrive sur le site de l’entreprise. Ainsi fermée, la ruche peut prendre l’ascenseur, monter des escaliers, traverser des bureaux, des salles de réunions… ou bien simplement être sortie de la voiture et déposée sur son pied au bout du parking.
Quand la ruche arrive, elle contient déjà les cadres garnis de cire, des abeilles adultes, des œufs, des larves, des nymphes, la reine, des réserves de pollen et de miel, c’est une colonie fonctionnelle. Il ne reste qu’à ouvrir la porte.
Les butineuses vont effectuer un vol de reconnaissance en faisant des cercles de plus en plus haut et larges autour de la colonie. Elles vont repérer les alentours et pouvoir se réorienter et oublier leur emplacement précédent. Les abeilles plus jeunes n’étant jamais sorties de leur ruche à l’emplacement précédent et apprennent à reconnaître cet endroit au fur et à mesure qu’elles vieillissent.
Les abeilles des ruches entreprises en ville ont-elles de quoi se nourrir ?
Les abeilles vont prospecter autour de leur nouveau rucher, une entreprise, un établissement scolaire, etc. pour trouver les ressources nécessaires à leur développement si la saison le permet. En effet, si la colonie est installée l’hiver, elle va vivre sur les réserves de miel disponibles dans la ruche et les abeilles ne sortiront que lorsque la température dépasse les 12°C. Sinon les butineuses vont, grâce à leur odorat, trouver des arbres d’alignement comme des tilleuls ou des sophoras, des haies avec des troènes ou des lauriers, des prairies couvertes de pissenlits et de trèfles, des friches avec des ronciers et des buddleias, ou des massifs de lavandes et autres fleurs, des murs couverts de lierre.
Suivant les saisons, elles collecteront pollen et nectar et le rapporteront à la colonie. Une butineuse peut « expliquer » aux autres butineuses de sa colonie où se trouve la ressource qu’elle a découverte grâce à une danse qu’elle effectue en formant un huit en marchant verticalement sur un cadre et en frétillant avec l’abdomen, l’angle des boucles du huit correspond à la direction à suivre par rapport au soleil, la fréquence des mouvements frétillants donne la distance. C’est la compréhension de cette danse qui a valu à Karl Von Frisch son prix Nobel en 1973.
Les abeilles vont aussi chercher de l’eau. En région parisienne, autour des entreprises, il y a certainement, un fleuve, une rivière, un bassin, une fontaine, une mare, au moins un arrosage automatique de bacs à fleurs, et la pluie qui crée des flaques et recharge les différents points d’eau.
Combien de ruches puis-je avoir ?
C’est une bonne question ! Classiquement, un rucher de production à la campagne ou en banlieue accueille entre 10 et 20 ruches, ce qui permet aux colonies de trouver suffisamment de nourriture. Par contre, lorsque le tissu urbain est dense, on privilégie de petits ruchers d’une à deux ruches maximums pour respecter les autres pollinisateurs et ne pas favoriser la compétition inter et intraspécifique.
Si l’idée de mettre en place une ruche au sein de votre entreprise vous intrigue ou si vous avez des interrogations supplémentaires à ce sujet, nous vous encourageons vivement à entrer en contact avec notre équipe. Pour toute question ou demande de renseignements supplémentaires, n’hésitez pas à nous contacter.