
Les opossums visitent les grandes fleurs pour se nourrir du nectar. Dans la famille des Fabaceae, les Parkia spp. (néré ou arbre aux haricots). Ces arbres tropicaux produisent des fleurs à nectar abondant accessibles aux petits mammifères, comme les chauves-souris. Dans la famille des Myrtaceae, certains arbres du genre Eugenia produisent des fleurs que les opossums souris explorent pour leur nectar.
Les Marmosa spp. se nourrissent principalement du nectar produit par les fleurs nocturnes. Lorsqu’ils explorent les fleurs, leur museau, leurs pattes et leur fourrure entrent en contact avec les organes reproducteurs de la plante (étamines et pistil). Le pollen adhère à leur pelage ou à leur museau. Lorsqu’ils se déplacent vers une autre fleur, ils déposent ce pollen, permettant ainsi la pollinisation croisée.
Étant nocturnes, les opossums souris visitent les fleurs pendant la nuit, un moment où d’autres pollinisateurs diurnes (comme les oiseaux et les insectes) ne sont pas actifs. Les Marmosa spp. sont agiles et peuvent grimper sur les branches et les troncs pour accéder aux fleurs situées en hauteur. Les plantes pollinisées par les Marmosa spp. présentent des traits spécifiques adaptés aux pollinisateurs mammifères nocturnes que nous avons déjà décrits (Les fleurs s’ouvrent principalement la nuit, elles sont généralement grandes et solides, capables de supporter les interactions physiques avec de petits mammifères.
Elles produisent un nectar abondant, elles sont de couleurs neutres, pas besoin d’avoir des couleurs vives pour attirer les pollinisateurs diurnes. Elles dégagent souvent une odeur musquée ou fermentée, attirante pour les mammifères nocturnes). En transportant le pollen entre des plantes distantes, les Marmosa spp. contribuent à la pollinisation croisée, essentielle pour la diversité génétique des populations végétales. Certaines plantes dépendent fortement des mammifères nocturnes pour leur reproduction, car elles ne sont pas visitées par des insectes ou des oiseaux. Ces plantes jouent souvent un rôle clé dans les forêts tropicales, en fournissant des fruits, des graines et des abris à d’autres espèces.
La déforestation dans les zones tropicales réduit les habitats disponibles pour les Marmosa spp. et les plantes qu’elles pollinisent. La fragmentation des forêts peut perturber les interactions entre pollinisateurs nocturnes comme les Marmosa spp. et les plantes qu’ils visitent. La conservation de ces petits mammifères est essentielle pour préserver la biodiversité végétale et les services écologiques des forêts tropicales.
Les Marmosa spp., bien que discrètes et peu connues, jouent un rôle important dans la pollinisation de plusieurs plantes tropicales. Ces opossums souris contribuent à la reproduction et à la diversité génétique des plantes, aidant à maintenir l’équilibre des écosystèmes forestiers. Leur préservation est cruciale pour protéger ces interactions écologiques uniques, en particulier dans les forêts tropicales menacées par les activités humaines.



Des défis environnementaux, comme la perte d’habitat due à la déforestation, les incendies de brousse et l’urbanisation en Australie menacent les habitats de Cercartetus concinnus et des plantes qu’il pollinise. Le changement climatique et les modifications des cycles de floraison pourraient perturber cette relation mutualiste.
Cercartetus concinnus a une particularité : il entre en état de torpeur (réduction de l’activité métabolique) pour économiser de l’énergie lorsque les ressources alimentaires sont rares. Protéger cet animal contribue non seulement à préserver une espèce unique, mais également les interactions écologiques cruciales qu’il entretient avec les plantes australiennes.
Conclusion
Cercartetus concinnus est un exemple fascinant de marsupial pollinisateur, soulignant l’importance des mammifères dans les réseaux de pollinisation, souvent négligés. La conservation de cet animal et de son habitat est cruciale pour maintenir les écosystèmes indigènes australiens et leurs interactions uniques.
Le possum à miel (Tarsipes rostratus)
Le Tarsipes rostratus, connu sous le nom de honey possum en anglais ou possum à miel, est un petit marsupial endémique d’Australie occidentale, spécialisé dans la pollinisation des plantes à fleurs, en particulier celles des écosystèmes riches en espèces, comme le kwongan. Ce marsupial est un pollinisateur clé, grâce à son régime alimentaire entièrement basé sur le nectar et le pollen.
Le Tarsipes rostratus est un pollinisateur des plantes natives d’Australie, appartenant à plusieurs familles importantes, notamment les protéacées (Proteaceae) ce sont des plantes comme les banksias (Banksia spp.), les grevilleas (Grevillea spp.) et les hakeas (Hakea spp.). Ces plantes sont emblématiques des paysages australiens et produisent de grandes quantités de nectar. Les Myrtacées (Myrtaceae), espèces d’eucalyptus (Eucalyptus spp.) et autres plantes proches. Sont aussi pollinisé par ce marsupial. Leurs fleurs fournissent également du nectar accessible. D’autres plantes nectarifères comme les Anigozanthos spp. (kangaroo paw en anglais) et d’autres fleurs aux caractéristiques adaptées aux pollinisateurs nectarivores.


Il est un indicateur de la santé des habitats du kwongan, car il dépend de la diversité florale et de la disponibilité de nectar. De son côté, il est adapté à la consommation de nectar, avec une physiologie spécialisée, sa langue est fine, extensible, et dotée de poils en forme de brosse pour récupérer efficacement le nectar. Il a un métabolisme élevé, adapté à son régime nectarivore riche en sucres, avec un poids moyen de 7 à 11 grammes, il est parmi les plus petits marsupiaux d’Australie, facilitant son déplacement dans les fleurs. Son comportement reproducteur est aussi en rapport avec la disponibilité en nectar. Le Tarsipes rostratu est actif toute l’année, mais sa reproduction est étroitement liée à la disponibilité de nectar et de pollen, ce qui reflète la floraison saisonnière des plantes. La perte des écosystèmes du kwongan, en raison de l’agriculture, de l’urbanisation ou des feux de brousse, menace ses populations. Les modifications des régimes de floraison dues au réchauffement climatique peuvent affecter l’approvisionnement en nectar et la survie de cette espèce.
Conclusion
Le Tarsipes rostratus est un pollinisateur spécialisé des écosystèmes du kwongan en Australie occidentale, jouant un rôle vital dans la pollinisation des plantes natives, comme les banksias et les grevilleas. Grâce à ses adaptations uniques et à son régime alimentaire basé exclusivement sur le nectar et le pollen, il est essentiel pour la reproduction et la diversité des plantes locales. Toutefois, les menaces pesant sur son habitat nécessitent des efforts de conservation pour protéger cet incroyable pollinisateur et l’écosystème dont il dépend.
Comme ces marsupiaux vivent dans des endroits très éloignés de l’Europe : l’Amérique du Sud, l’Australie, il est normal que nous n’en ayons jamais entendu parler, mais ils n’en sont pas moins des pollinisateurs importants pour les écosystèmes dans lesquels ils évoluent.