En région parisienne, de nombreuses espèces d’oiseaux peuvent fréquenter une mangeoire, surtout en automne, hiver et début du printemps, lorsque les ressources naturelles sont moins abondantes.
Voici les principaux visiteurs que vous pourriez observer autour de votre mangeoire à graines. Dans les oiseaux communs des jardins, on trouve :

– La mésange charbonnière (Parus major), on la reconnaît à sa tête noire, ses joues blanches, son ventre jaune avec une bande noire, ses aliments préférés sont les graines de tournesol et les cacahuètes.
– La mésange bleue (Cyanistes caeruleus), elle a une tête bleue, des joues blanches, le ventre jaune, elle est plus petite, mais plus belliqueuse que la mésange charbonnière. Elle aime particulièrement les graines de tournesol, les noisettes, et les boules de graisse.


– Le rouge-gorge familier (Erithacus rubecula) est immanquable avec sa poitrine orange vif, son plumage brun sur le dos et son coté « je me mêle de tout » ! Il aime les mélanges de graisse avec insectes, ainsi que les fruits.
– Le moineau domestique (Passer domesticus) au plumage brun, et aux joues grises pour les mâles, aux joues plus ternes chez les femelles, il aime les graines diverses, et les miettes.
– Le merle noir (Turdus merula), il a un superbe bec jaune et un plumage noir brillant chez le mâle, brun chez la femelle, qui, elle, a un bec brun. Ses aliments préférés sont les fruits (pommes, raisins secs).

– La tourterelle turque (Streptopelia decaocto) a un plumage beige clair, un collier noir à la nuque. Elle aime les mélanges de graines, et les céréales.
– L’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris) a un plumage noir brillant avec des reflets métalliques. Il mange des graines diverses, fruits et affectionne particulièrement les boules de graisse. Il est très bruyant.
Les oiseaux suivants sont moins fréquents mais il est possible de les apercevoir :

– Le chardonneret élégant (Carduelis carduelis), il a la tête rouge vif, les ailes noires et jaunes. Il aime les graines de chardon, de tournesol, les graines de plantes sauvages et le millet.
– Le verdier d’Europe (Chloris chloris) a un plumage vert olive, et les ailes avec des touches jaunes. Il affectionne les graines de tournesol, le millet et les boules de graisse.

– Le pic épeiche (Dendrocopos major) a un plumage noir et blanc, une tache rouge sous le ventre, il aime les noix et les boules de graisse.

La sittelle torchepot (Sitta europaea) a le dos bleu-gris, le ventre orangé, et une bande noire sur les yeux. Elle affectionne les grosses graines comme les cacahuètes, graines de tournesol et les noisettes.
– Le troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes) est un petit oiseau brun, à la queue relevée, qui peut parfois être attiré par la graisse supplémentée d’insectes.

– La grive musicienne (Turdus philomelos) avec le même régime que le merle.

– Le pinson des arbres (Fringilla coelebs) qui se nourrit souvent au sol de petites graines, tombées des mangeoires.
Comment faire pour attirer les oiseaux ?
Il faut varier les aliments, utiliser des graines de tournesol, millet, boules de graisse, fruits (pommes, raisins secs) et cacahuètes. Il faut choisir un bon emplacement en plaçant la mangeoire dans un endroit sécurisé, à l’abri des prédateurs (chats par exemple) et facilement visible pour vous.
Il faut aussi nettoyer régulièrement la mangeoire ce qui évite la propagation des maladies entre oiseaux. En observant régulièrement, vous pourriez identifier une belle diversité d’espèces !
N’hésitez pas à consulter les sites des spécialistes comme la LPO.

Attention, toutes les nourritures ne se valent pas. Certaines graines peuvent poser problème dans les mangeoires pour oiseaux, soit parce qu’elles sont inadaptées, soit parce qu’elles peuvent être nocives pour eux. Il vaut mieux éviter le pain, le riz cru et les biscottes, car ces aliments gonflent dans l’estomac des oiseaux et peuvent causer des troubles digestifs. Il faut être attentif à la fraîcheur des cacahuètes, les arachides moisies ou mal conservées peuvent contenir des aflatoxines (toxines issues de moisissures), qui sont mortelles pour les oiseaux. Les cacahuètes destinées aux humains contiennent souvent du sel nocif pour les oiseaux. Donc il faut toujours choisir des arachides non salées et de qualité aviaire. Les graines de lin, de chia ou de quinoa cru sont riches en mucilage, et gonflent avec l’humidité et peuvent coller au bec des oiseaux ou provoquer des occlusions digestives. Les graines de ricin, de colza ou certaines légumineuses crues peuvent contenir des toxines naturelles pouvant être toxiques pour les oiseaux. Enfin, les mélanges de basse qualité avec beaucoup de blé ou d’avoine entière et des céréales de mauvaise qualité, ne sont pas très nutritives pour la plupart des oiseaux de jardin et attirent surtout les pigeons et les rats.
Donc les graines recommandées pour les oiseaux de jardin sont le tournesol noir qui est très apprécié par la plupart des espèces (mésanges, verdiers, chardonnerets…). Le maïs concassé est idéal pour les gros granivores comme les pinsons et les merles. Le millet est parfait pour les moineaux, les chardonnerets et les verdiers. Les graines de chardon sont encore plus attractives pour les chardonnerets. L’avoine décortiquée est appréciée par les rouges-gorges et les merles. Et les arachides non salées sont une excellente source de lipides, mais à placer dans un distributeur grillagé pour éviter l’étouffement.
Pour avoir une mangeoire saine, il faut stocker correctement les graines pour éviter l’humidité et la moisissure, et nettoyer régulièrement la mangeoire pour éviter la propagation de maladies. En résumé, il faut privilégier des graines de qualité, éviter celles qui sont toxiques ou peu digestes, et penser à varier les apports pour répondre aux besoins des différentes espèces.
Pourquoi faut-il nourrir uniquement les oiseaux ?
C’est une question qui touche à l’équilibre écologique, à la gestion de la faune et aux risques pour les humains et les animaux eux-mêmes. On peut nourrir les oiseaux, mais pas d’autres animaux sauvages.
Nourrir les oiseaux et non les mammifères, car l’impact est différent sur l’écosystème. Les oiseaux granivores (mésanges, rouges-gorges, pinsons…) sont souvent dépendants des ressources saisonnières, notamment en hiver. Leur nourrissage compense un manque temporaire sans modifier de façon durable leur comportement ou leur population. En revanche, nourrir des mammifères comme les rats, renards ou sangliers peut conduire à une surpopulation locale, entraînant une pression excessive sur les ressources et un déséquilibre écologique.
Les oiseaux gardent généralement un comportement naturel et continuent de chercher de la nourriture ailleurs. Les mammifères, en revanche, peuvent s’habituer à la présence humaine, perdre leur instinct de recherche alimentaire et devenir dépendants de la nourriture distribuée.
Les problèmes sanitaires et la propagation des maladies aussi sont différents. Les mammifères sont plus proches de nous phylogénétiquement. Les mangeoires attirent les oiseaux, mais leur promiscuité ne favorise généralement pas la transmission de maladies entre espèces.
Chez les mammifères, le nourrissage artificiel favorise la concentration des animaux, augmentant ainsi la transmission de pathogènes et parasites (par exemple, la peste porcine africaine chez les sangliers, la leptospirose chez les rats, ou la gale chez les renards). Les risques pour l’homme et les conflits avec les activités humaines sont plus élevés avec les mammifères. Les rats peuvent s’introduire dans des habitations, poser des problèmes d’hygiène et de sécurité alimentaire. Les renards risquent de devenir trop familiers avec l’homme, augmentant les conflits (attaques de poulaillers, propagation d’échinococcose…). Les sangliers peuvent causer des dégâts importants dans les cultures et jardins, et un risque accru d’accidents routiers s’ils sont attirés vers les zones urbaines ou périurbaines.
Il existe cependant des cas particuliers et des exceptions. Certaines associations ou professionnels peuvent être autorisés à nourrir des espèces spécifiques dans le cadre de programmes de conservation. Le nourrissage des mammifères est parfois toléré en période de crise (grands froids prolongés), mais il reste très encadré. En résumé, le nourrissage des oiseaux est une aide ponctuelle et ciblée, tandis que le nourrissage des mammifères sauvages crée plus de problèmes qu’il n’en résout.
Peut-on au moins mettre de l’eau à disposition de tous ?
Oui, mettre de l’eau à disposition des animaux sauvages est généralement mieux toléré que le nourrissage, car cela ne modifie pas leur comportement alimentaire et ne les rend pas dépendants.
Cependant, quelques précautions sont à prendre pour éviter les problèmes. En été et lors des périodes de sécheresse, l’eau est une ressource vitale pour tous les animaux, des oiseaux aux insectes, en passant par les mammifères. Les oiseaux l’utilisent pour boire et se baigner afin d’entretenir leur plumage. Les petits mammifères (hérissons, écureuils…) y trouvent une source essentielle d’hydratation. Les renards, blaireaux et autres mammifères nocturnes peuvent aussi en bénéficier, surtout en période de forte chaleur. Les insectes pollinisateurs (abeilles, papillons) profitent de l’eau pour s’hydrater.
On peut prendre quelques précautions comme utiliser des contenants peu profonds, un plat peu profond ou une soucoupe d’eau évitera les noyades des petits animaux comme les insectes ou les rongeurs. On peut aussi ajouter quelques cailloux ou brindilles pour permettre aux plus petits de grimper facilement. Il faut éviter les zones trop exposées : placer le point d’eau à l’ombre permet d’éviter l’évaporation rapide et la prolifération d’algues. Il faut surtout bien nettoyer, et ce régulièrement, car une eau stagnante peut devenir un nid à bactéries et à larves de moustiques. Changez l’eau fréquemment pour éviter les contaminations.
En période de gel, mettre à disposition de l’eau non salée (l’eau salée est toxique pour la faune) peut être un vrai plus pour les animaux qui peinent à trouver des points d’eau non gelés. On peut utiliser un récipient isolé ou ajouter une petite balle flottante pour limiter la formation de glace. Sinon, une eau légèrement sucrée peut aussi aider à ne pas geler vite.
En conclusion, c’est une bonne action, sous conditions ! Contrairement au nourrissage, mettre de l’eau à disposition ne crée pas de dépendance et peut être une aide précieuse pour la faune sauvage, surtout en période de chaleur ou de sécheresse. Tant que les bonnes pratiques sont respectées, c’est un geste bénéfique pour la biodiversité !
Observer et nourrir les oiseaux en hiver est une expérience enrichissante qui permet de mieux comprendre la biodiversité qui nous entoure. Pour aller plus loin et découvrir d’autres conseils nature, retrouvez nos articles sur Bee Planète !