Le parasitisme est une interaction biologique où un organisme, le parasite, vit aux dépens d’un autre, l’hôte, causant souvent des dommages. Ce phénomène peut être temporaire ou permanent et touche de nombreuses espèces, y compris les abeilles. Les parasites peuvent être spécifiques à une espèce ou infecter plusieurs hôtes. Dans cet article, nous explorerons les différents types de parasites et leurs impacts sur leurs hôtes.

Le concept de parasitisme

Le parasitisme est une interaction biologique entre deux organismes dans laquelle l’un, appelé parasite, vit aux dépens de l’autre, appelé hôte. Le parasite tire profit de l’hôte pour se nourrir, se reproduire ou se protéger, souvent au détriment de l’hôte.

Voici quelques points clé pour comprendre le parasitisme :

Il existe une relation de dépendance entre l’hôte et le parasite. Le parasite dépend de l’hôte pour sa survie, sa croissance et sa reproduction. Cette relation peut être temporaire ou permanente. L’interaction parasite-hôte cause souvent des dommages à l’hôte, qui peuvent aller de l’irritation mineure à des maladies graves ou même la mort. Les parasites peuvent être spécifiques à un ou plusieurs hôtes particuliers. Certains parasites sont très spécialisés, ne pouvant infecter qu’une seule espèce d’hôte, tandis que d’autres peuvent infecter plusieurs espèces différentes.

Types de parasites et leurs impacts

Il existe plusieurs types de parasites. On en connaît tous ! Les ectoparasites qui vivent sur la surface de l’hôte, comme les poux, les tiques, les puces. Les endoparasites qui vivent à l’intérieur de l’hôte, Comme les vers intestinaux, les protozoaires. Certains peuvent être des parasites facultatifs qui peuvent vivre librement dans l’environnement, mais peuvent aussi parasiter un hôte, comme, par exemple, certaines mouches qui peuvent pondre leurs œufs dans des plaies ouvertes. D’autres sont des parasites obligatoires qui ne peuvent pas survivre sans leur hôte, comme les virus et certains types de bactéries et de champignons.

Exemples de parasites et leurs effets

Voici quelques exemples de parasites. Les plasmodium spp, parasites protozoaires, infectent les globules rouges des humains. Ils sont transmis par les piqûres de moustiques anophèles. Ce sont les agents du paludisme. Les ténias sont des vers plats qui vivent dans les intestins des vertébrés, humains compris. Les poux de la langue (Cymothoa exigua), ce sont  des crustacés qui entrent par les branchies d’un poisson, s’accrochent à la langue, la font tomber et prennent sa place, se nourrissant du sang et des muqueuses du poisson.

Ce parasitisme n’est pas anodin, il a un impact sur la santé de l’hôte : les parasites peuvent affaiblir les hôtes, causer des maladies, diminuer la fertilité et parfois entraîner la mort. Mais il a aussi un impact à une échelle plus grande : sur l’évolution. Le parasitisme peut conduire à une coévolution entre le parasite et l’hôte, où les deux parties développent des adaptations pour mieux parasiter ou se défendre. Et un impact non négligeable sur l’écologie. Les parasites peuvent réguler les populations d’hôtes, affecter les dynamiques de communautés et influencer les interactions entre espèces.

Les parasites eux-mêmes ont évolué. Pour s’adapter, ils ont développé des structures spécialisées comme des crochets, ou des ventouses pour attachement à l’hôte. Ils ont aussi développé des pièces buccales adaptées pour percer et sucer. Leurs systèmes reproductifs aussi ont aussi évolué. Une stratégie de reproduction de type haute fécondité pour augmenter leurs chances de transmission, avec des systèmes de type parthénogenèse par exemple, ainsi que des cycles de vie complexes impliquant plusieurs hôtes. Leur système immunitaire à développer des mécanismes pour éviter, résister ou manipuler les défenses immunitaires de l’hôte.

Le parasitisme est une relation écologique complexe qui a des implications importantes pour la santé, l’évolution et l’écologie des organismes impliqués. Un parasite célèbre et vraiment gênant pour l’apiculture serait sans aucun doute le varroa !

Que dire des parasites tels que Varroa destructor ?

Identification et cycle de vie du Varroa destructor

Varroa destructor est un acarien parasite qui représente l’une des menaces les plus sérieuses pour les colonies d’abeilles domestiques (Apis mellifera. Le varroa est un acarien visible à l’œil nu, mesurant environ 1-1.5 mm de long et 1.5-2 mm de large. Il a un corps ovale, aplati, de couleur brun rougeâtre, adapté pour se fixer sur les abeilles. Le cycle de vie du varroa commence lorsque la femelle adulte pénètre dans une cellule de couvain d’abeille juste avant qu’elle ne soit operculée. Elle pond des œufs dans la cellule, et les larves se nourrissent des tissus du couvain en développement. Les jeunes acariens mûrissent dans la cellule scellée et émergent avec l’abeille adulte. Les acariens se fixent aux abeilles adultes et se nourrissent de leur hémolymphe (plus précisément des corps gras), affaiblissant les abeilles et transmettant des agents pathogènes. Ce parasitisme a un impact considérable sur les abeilles. Les acariens affaiblissent les abeilles en se nourrissant de leur hémolymphe, ce qui peut entraîner des malformations, une diminution de la longévité et une réduction de la vitalité des abeilles. De plus, comme l’anophèle peut transmettre le paludisme à l’homme, le varroa est vecteur de nombreux virus, tels que le virus des ailes déformées (DWV) et le virus de la paralysie chronique des abeilles (CBPV). Ces virus peuvent provoquer des maladies graves chez les abeilles, augmentant la mortalité des colonies. Les infestations de varroa peuvent entraîner un affaiblissement général de la colonie, réduisant sa capacité à récolter de la nourriture et à survivre à l’hiver. En l’absence de traitement, les infestations graves peuvent entraîner la mort de colonies entières.

Stratégies de gestion des infestations de varroa

Il existe plusieurs stratégies de gestion, comme des traitements chimiques avec des acaricides comme l’amitraz ou l’acide formique (d’autres molécules sont maintenant interdites d’utilisation comme le coumaphos et le fluvalinate) pour réduire les populations de varroa. Toutefois, l’usage excessif peut entraîner une résistance chez les acariens. Des méthodes physiques existent aussi, des techniques de piégeage, telles que l’utilisation de cadres de couvain de mâles, car les varroa préfèrent parasiter les cellules de mâles (dont la métamorphose dure plus longtemps). Des méthodes biologiques comme la sélection de lignées d’abeilles ayant des comportements hygiéniques améliorés ou une résistance naturelle au varroa. Les pratiques apicoles comme la surveillance régulière des niveaux de varroa pour une intervention précoce et la rotation et le remplacement des cadres pour perturber le cycle de vie du varroa permettent de limiter l’infestation.

Innovations et recherches pour lutter contre le varroa

La recherche et développement pour lutter contre le varroa est un facteur important de cette lutte : la recherche de lignées d’abeilles résistantes au varroa grâce à des comportements hygiéniques comme l’élimination des larves infestées. Des traitement innovants pour limiter la résistance aux molécules chimiques utilisées dans la lutte. On peut développer de nouveaux acaricides et des méthodes de contrôle moins susceptibles de provoquer une résistance. On peut aussi explorer des traitements alternatifs comme les huiles essentielles et les substances naturelles. L’utilisation de technologies modernes, comme les capteurs et l’analyse de données, pour surveiller les infestations de varroa et la santé des colonies en temps réel permettra aussi d’affiner les techniques de lutte et de les rendre plus efficaces.

Comparaison avec d’autres parasites célèbres

Varroa destructor est un parasite majeur des abeilles domestiques, causant des dommages significatifs aux colonies d’abeilles à travers le monde. La gestion et le contrôle des infestations de varroa nécessitent une combinaison de méthodes chimiques, physiques, biologiques et apicoles pour être efficaces. La recherche continue sur des traitements innovants et des abeilles résistantes. Elle est essentielle pour lutter contre ce parasite et assurer la santé et la survie des colonies d’abeilles. Ce n’est pas le seul acarien parasite des abeilles. Par exemple, en son temps, le frère Adam de l’abbaye de Buckfast, a lutté contre un autre acarien, parasite de la trachée des abeilles, Acarapis woodi.

Comme parasites célèbres, en tant qu’être humain, on connaît les poux ou les tiques, mais on connaît certainement tous le coucou !

Les coucous, notamment les oiseaux du genre Cuculus, sont célèbres pour leur comportement de parasitisme de couvée. Morphologiquement discrets, les coucous sont des oiseaux de taille moyenne, souvent avec un plumage grisâtre, brun ou vert olive. Ils ont un bec fin et courbé, des ailes longues et pointues, et une queue longue et graduée.

Les coucous sont présents dans une variété d’habitats, y compris les forêts, les prairies, et les zones urbaines. Ils sont largement distribués en Europe, en Asie, en Afrique et en Australie. Ils se nourrissent principalement d’insectes, y compris les chenilles, mais consomment également des fruits et d’autres petits animaux. Le coucou gris (Cuculus canorus), nicheur en Europe au nord du Magreb et en Asie, est migrateur (visible en Afrique et dans le sud est asiatique en hiver), il est insectivore. Ils parasitent de nombreuses espèces d’oiseaux comme des fauvettes, des pipits et des rousserolles. Il existe d’autres espèces de coucous, comme le coucou de Nouvelle Guinée par exemple.

Le parasitisme de couvée est la caractéristique la plus célèbre des coucous. Le parasitisme de couvée est une stratégie de reproduction. L’oiseau, le parasite, dépose ses œufs dans le nid d’une autre espèce, l’hôte. L’hôte élève alors les jeunes du parasite souvent au détriment de sa propre progéniture. La femelle coucou surveille les nids d’oiseaux d’autres espèces pour trouver un moment propice pour pondre son œuf. Elle retire souvent un ou plusieurs œufs de l’hôte avant d’y déposer son propre œuf. Les œufs de coucou éclosent généralement plus rapidement que ceux de l’hôte. Le jeune coucou peut ensuite éjecter du nid les œufs ou les poussins de l’hôte, pour monopoliser les soins parentaux. Les œufs des coucous imitent souvent ceux de l’hôte en taille, couleur et motif pour éviter d’être détectés et rejetés.

Les poussins de coucou ont souvent des adaptations comportementales et physiologiques qui les aident à recevoir plus de nourriture des parents hôtes. Certaines espèces hôtes peuvent reconnaître et rejeter les œufs étrangers, notamment s’ils ne ressemblent pas suffisamment à leurs propres œufs. Les parents hôtes peuvent devenir plus agressifs et défensifs près de leurs nids pour décourager les coucous de pondre leurs œufs. Si une tentative de parasitisme est détectée, certains oiseaux peuvent abandonner le nid parasité et construire un nouveau nid ailleurs. Le parasitisme de couvée exerce une pression de sélection sur les espèces hôtes, conduisant à des comportements adaptatifs pour éviter le parasitisme.

Le parasitisme peut influencer la diversité génétique des populations d’hôtes en affectant les taux de reproduction et la survie des jeunes. Le parasitisme de couvée chez les coucous est un exemple fascinant de stratégie reproductive. Ce comportement a conduit à une série d’adaptations chez les coucous pour tromper leurs hôtes et à des contre-adaptations chez les espèces hôtes pour détecter et se défendre contre le parasitisme. Cette interaction complexe est un excellent exemple des dynamiques évolutives en action.

Saviez-vous qu’il existe de nombreuses espèces d’abeilles coucou ?

Les abeilles coucou sont un groupe fascinant d’abeilles qui, à l’instar des coucous oiseaux, pratiquent le parasitisme de couvée.

Le parasitisme, bien que nuisible pour les hôtes, joue un rôle important dans l’évolution et l’écologie des espèces, entraînant une coévolution et des adaptations fascinantes tant chez les parasites que chez les hôtes. Que ce soit les acariens comme Varroa destructor, les oiseaux coucous, ou les abeilles coucou, ces interactions illustrent les dynamiques évolutives en action et l’ingéniosité de la nature. Chez Bee Planète, nous nous engageons à mieux comprendre ces relations complexes pour aider à protéger nos précieuses abeilles et la biodiversité qui les entoure.